
Seulement deux choses sont infinies: l'univers et la stupidité humaine (Albert Einstein)
Au temps du Général, j'ai fait du plutonium pour la bombe atomique.
C’est fin Avril 1968 que j’ai commencé ma carrière de fabricant d’électricité à EDF à la centrale nucléaire de Saint Laurent A.
Moins de 48 h après mon arrivée, c’était « Mai 68 ». J'étais en grève avant d'avoir travaillé. " C'est un bon début" avait dit mon père.
Vous dire que, jeune gauchiste, je n’ai rien compris à ce qui se passait dans le pays.
Sans avoir fait mon service militaire, sans expérience politique, avec ma culture de cul terreux catholique gersois, formé à la faculté catholique de chimie d’Angers, que pouvais-je comprendre aux manoeuvres des USA qui, avec l’aide du « révolutionnaire en peau de lapin » Daniel Cohn Bendit, voulaient faire la peau au « Grand Charles », alors Président de la République.
Il n'aimait pas du tout les Américains et ils le lui rendaient bien. Faut dire qu'à la Libération, ils avaient prévu de coloniser la France avec leurs préfets américains, leur monnaie et leur armée. Exterminer les indiens ne leur avait pas suffi, ils voulaient gouverner l'Europe et faire de Paris leur seconde capitale.
De Gaulle les a envoyés paître.
La grève à la centrale nucléaire était folklorique. Al Capone, délégué CGT de l’entreprise Alcatel, menait la barque. Il passait toutes les nuits au poste de garde, qui tenait lieu de PC de grève, et se baladait la journée avec son fusil de chasse sur l’épaule. En ce temps là tout était permis et personne ne s’étonnait de rien. La camionnette de la gendarmerie se tenait à bonne distance et les pandores nous surveillaient jour et nuit aux jumelles. On leur portait tous les matins du café chaud et des croissants.
C’était un printemps magnifique. Dutronc chantait « Paris s’éveille » immortalisé par la flute de Bourdin . " Rain and tears" mettait le feu aux hormones des filles. Al Capone " éduquait " les jeunes cons. Je ne connaissais que " la Marseillaise" , le " Chant des partisans" de mes grands-pères et " Si canto " de la troisième mi-temps. Toute la nuit, Al faisait grandir notre répertoire artistique: « el ejercito del Ebro» des républicains espagnols en 36 " Bandiera rosa " des italiens.
C’est là que j’ai appris l’Internationale, la jeune garde, le drapeau rouge, la grosse bite à Dudule, et j'en passe de plus atroces.
Nous avions droit aussi à la danse du ventre très dévoilée d'Aïcha .
" Putain quelle époque !" .
Les filles étaient en mini jupes au « ras du bonbon » et quelle que soit la manière dont elles se baissaient pour épousseter leurs chaussures, elles montraient leur petite culotte. Les mâles étaient des mâles et les femelles étaient des femelles.
Aujourd’hui, elles sont toutes en pantalon. Pauvre France !
La pilule n’était pas encore arrivée et pourtant …… " sous les pavés, la plage " Elles ne se plaignaient pas du harcèlement,
Les poilus de 14 ont vécu l’enfer. Les « révolutionnaires » de 68 ont vécu le fête.
Comme les journées étaient longues nous partions de temps en temps à Paris, excités que nous étions à écouter sur Europe 1 les frasques des fils à papa qui gueulaient « CRS SS ». Les cons, ils ne comprenaient rien à ce qui se passait. Moi non plus.
Ils se prenaient tous pour Trotsky, sans rien connaitre de qui il était vraiment. Ils adulaient le chef de l’armée rouge et en même temps envoyaient des pavés sur la tête des CRS. Moi aussi. Nous avons fait trois escapades au milieu des " révolutionnaires en peau de lapin" et ce fut pour moi la découverte du milieu étudiant friqué dont l'avenir était tout tracé avec les sous de papa. J'y ait découvert aussi de vrais idéalistes pauvres qui eux avaient tout à gagner car ils n'avaient rien à perdre. Ils se disaient tous de gauche, mais la grande majorité était de " gôche ". J'ai compris en quelques heures ce qu'étaient réellement les gauchistes et leur combat hypocrite et inutile qui ne menait à rien, sinon à se faire remarquer pour s'ouvrir les portes du pouvoir et des banques.
Jean Ferrat avait sorti l’année précédente (1967) la chanson "Pauvre petit con" qui convenait bien; restée inconnue car à l'époque du Grand Charles la censure était une pratique admise par tous les " démocrates ".
J'ai découvert, à l'inverse, le réalisme de ceux qui travaillaient et qui ont applaudi à une augmentation du SMIC de 36%, à une semaine supplémentaire de congés payés et au retour aux 40 heures. Ils ne voulaient pas virer de Gaulle, leur slogan était "Pompidou, des sous" . Et Pompidou et le CNPF ont lâché les sous. Quant à la révolution …….. on verrait ça plus tard.
Bien entendu, les fils à papa, qui ont conduit leur révolution de salon, ont hurlé à la trahison de la CGT qui avait signé les accords de fin de grève (Accords de Grenelle) avec le CNPF (patronat).
J'ai plus appris en un mois et demi de grève qu'en vingt ans d'éducation nationale. Bien entendu j'avais été vacciné par mes grands-pères résistants mais il ne s'agissait que du récit de leur histoire à eux. L'expérience ne peut reposer que sur son vécu personnel, et là j'avais vécu des évènements qui m'ont permis de me forger mon opinion sur les menteurs, les mystificateurs, les prestidigitateurs. Enfin sur ceux qui sont prêts à tout pour garder leurs privilèges.

Infirmier et tireur d'élite:
S'en suivit le Service Militaire. 12 mois. Là, j'ai vu ce qu'étaient les profondeurs de la France.
Etant chimiste de formation et pistonné par Michel Debré (si si, merci Martine) je fus affecté au Centre de Sélection de Blois à 500 m de mon domicile. Je " dormais " tous les soirs avec mon épouse et ma belle mère faisait la popote. Ma fille Laurence naquit à 200 m de la caserne. J'ai acheté une montre suisse.
J'étais ce qu'on appelait alors, " un planqué " ; mais je ne me planquait pas, au contraire. Sursitaire, j'aurais pu éviter l'armée, mais cela n'aurait pas collé avec les traditions familiales. Pour tout dire, dans la famille, on aimait les militaires. Il y en avait, alors ….
Mon affectation à cette planque avait été précédée par un stage d'infirmier militaire à Chartres où j'appris à faire des piqûres mais aussi à couper le cordon d'une parturiente.
Muni du prestigieux diplôme, je fis un bref passage à la base aérienne 705 de Tours. Bref, mais intense. J'ai piqué les jeunes recrues à la chaîne. A l'armée, on ne discute pas. À la queue leu-leu bien serrée pour rattraper l'émotif qui tombait dans les pommes à la vue de l'aiguille. A cette époque, les seringues en plastique jetables n'existaient pas ; elles étaient en verre et il fallait les laver, les sécher tous les soirs pour s'en resservir le lendemain. Donc pour rationaliser la chose, cinq doses dans la même seringue, avec la même aiguille et hop. Un infirmier remplissait et un autre piquait. Pas un seul malade. Bien sûr un petit coup de coton à l'alcool camphré avant et après pour rassurer tout le monde.
J'officiais aussi dans une ambulance tout-terrain. L'horreur du crash d'un avion de chasse sur la gare de triage de Saint Pierre des Corps. C'est là que j'ai ramassé les morceaux de viande du pilote Libyen (Oui oui à l'époque on était très copain avec Kadhafi qui venait de faire son coup d'Etat), rassemblés dans des petits sacs en plastique que le lieutenant plombait pour en certifier l'authenticité. C'est là que j'ai vu les corps décapités des passagers d'un petit avion civil, planté au bout de la piste de Parçay-Meslais, un jour de brouillard. " Tu vas t'habituer mon petit chéri; et ne te plains pas, moi j'étais à Dien Bien Phu ".
Martine fit le nécessaire pour me sortir de l'horreur. Je fus donc affecté, par décision ministérielle à la caserne de Blois.
Là, j'ai côtoyé tout ce que la société avait enfantée. De l'intellectuel qui refusait de se laisser couper la barbe au prix de deux mois de taule pour finalement être viré de la caserne; au pauvre paumé qui n'avait jamais connu une salle de bain et un toubib, en passant par des illettrés qui découvraient l'alphabet tout content de repartir à la ferme en sachant lire La Nouvelle République et écrire quelques mots à papa et maman, qui ne savaient pas lire.
C'est dans ces circonstance que j'ai fait la connaissance de Julien Clerc, classé P6, c'est à dire fou à lier.
Il s'agissait d'un diagnostic de complaisance dont bénéficiaient les artistes pour qui un arrêt d'activité de plus d'un an pouvait briser la carrière, Il s'agissait de trouver un moyen de ne pas faire son service militaire. Lui savait, avant d'arriver à la caserne Maurice de Saxe, pour faire ses " trois jours ", qu'il ne ferait pas l'armée mais il fallait sauver les apparences.
C'est là que j'ai travaillé avec un capitaine cardiologue avec qui je décortiquais le Canard enchainé et l'Huma tous les matins.
J'ai découvert que l'armée était finalement très tolérante. Il suffisait d'obéir.
:-))
La discipline est la force principale des armées, mais pas que. J'y ai appris la rigueur, valeur indispensable dans une centrale nucléaire, le respect pour vivre en société.
Mon capitaine cardiologue, était un noble, royaliste, très carré et très gentil. Il avait des boutons de manchette ornées de fleurs de lys. Je posais les électrodes et faisait les électrocardiogrammes. Il lisait, interprétait et m'expliquait le comment et le pourquoi de l'infarctus. Vingt sept ans plus tard, j'étais sur le billard pour un triple pontage après un infarctus.
Je commençais ma journée à 10h, j'enfilais ma blouse blanche par dessus mon uniforme. Je gardais toujours mon calot orné d'un aigle stylé et de la barrette rouge de soldat de "Première Classe".
Cette distinction me valait d'être salué par tous. À l'armée, on vous apprend les bonnes manières, et n'avait d'équivalent que celle de " Maréchal de France" . Excusez du peu.
S'il y 19 grades dans la hiérarchie militaire entre le soldat et général d'armée, il n'y a que deux distinctions, Maréchal de France et soldat de Première Classe.
J'espère que vous avez pigé à qui vous avez à faire.
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Je sais que l'antimilitarisme était et est toujours de bon ton dans ma famille de gauche, mais j'ai toujours considéré qu'une armée était un outil indispensable pour garantir la souveraineté nationale et protéger les Français. La suppression du Service Militaire a été une immense connerie. Il était une des conditions pour assimiler les rétifs à notre culture.
Je posais aussi les électrodes aux " PFAT" (Personnel Féminin de l'Armée de Terre). Mon capitaine, royaliste et fervent catholique, ne manquait jamais de leur préciser, après avoir prononcé leur aptitude à servir : " J'espère que vous ne porterez pas les armes, les femmes sont faites pour faire des enfants, pas pour les tuer ".
J'adorais mon Capitaine et ses principes, lui au moins en avait, des principes.
L'après-midi, je sautais dans mon AMI 6 avec " 5 chargeurs de 5 pélos pour un tir couché à 300 m au MAS 36 " .
Oui, tous les après-midi, direction le champ de tir, de l'autre côté de le Loire, pour griller lentement, très lentement, 25 cartouches appuyé sur un sac de sable. Qu'il pleuve ou qu'il vente, je tirais. Le tir à 300 mètres est une vraie science. La lumière, la direction du vent, la vitesse du vent, l'hygrométrie, mon rythme cardiaque, ma concentration, mon humeur, le caractère de ma belle mère ….. Tout cela faisait que j'étais 10 cm à gauche ou à droite; et cela à 300 m.
Quand j'y pense, je n'en reviens toujours pas. Aujourd'hui tout m'énerve, alors qu'avec mon MAS, j'étais un vrai bouddha, zen. Mon instructeur m'ordonnait d'ouvrir le feu sans oublier de me dire: " tu dois être bon dès le premier coup, sinon, c'est toi la cible ".
J'appris à me maitriser et j'étais devenu bon. Les leçons de mon père à la palombière m'étaient utiles.
Je décrochai la médaille d'argent aux Championnats de France militaire des tireurs d'élites. J'ai eu droit à 15 jours de permission supplémentaires et triple solde qui fut dépensée au mess des officiers le soir même. Un soldat invité au mess des officiers, était un grand honneur. Ils avaient une petite idée derrière la tête.
La haute société blésoise faisait appel à mes services pour doubler les " belles dames" venues, pour quelques heures, tout exprès de Paris " chasser le canard " autour des lacs de Sologne.
Quelques jours avant la Quille, le commandant, responsable du champ de tir, me proposa un engagement de 5 ans comme tireur d'élite. Il me fit miroiter milles avantages. Proposition que je refusai poliment en le remerciant de sa confiance et de l'honneur qu'il me faisait. Je ne me sentais pas capable de tuer, de sang-froid, avec préméditation, un homme qui ne faisait que défendre son pays (ou sa solde). A l'époque l'armée française était au Tchad et il y avait des morts. Comme mon grand père " Franc Tireur et Partisan Français" , aurais-je eu le courage de tuer des envahisseurs ? Peut-être. Mais de là à tuer un homme qui défendait sa terre ….. Tirer sur un homme, c'est autre chose que de faire un carton à la fête foraine. Pour être tueur, il ne faut pas que de l'adresse, il faut un cerveau fait pour ça. Là, j'ai commencé à m'intéresser à la philosophie.
Je n'étais pas fait pour être un vrai militaire, ce qui ne m'empêche pas d'avoir du respect et même d'admirer ceux qui en font leur profession.
En résumé, mon service militaire a été sur bien des sujets une excellente école de la vie.
Je suis donc retourné à mon métier de fabricant d'électricité à la Centrale de Montereau muni d'une femme et d'une petite fille. Fini le bon temps !
:-))
Là commençait une autre histoire.
J'abandonnais la Loire pour la Seine.
J'abandonnais l'uranium pour le gaz algérien, le fuel libyen et charbon sud africain.

J’ai fabriqué de l’électricité avec de l’uranium, du gaz, du fuel et du charbon.
J’ai même fabriqué du plutonium pour la bombe.
C’était au temps du Général de Gaulle, qui, dès la Libération a fixé, avec le Parti Communiste Français (à l'époque premier parti de France), l'objectif de reconstruire l'industrie,
Trois objectifs, produire, produire et produire.
Le Général était soucieux que la France produise sa propre électricité et sa propre bombe atomique, cela pour être respecté par tous les états, qui, par le passé avaient lorgné sur notre pays de cocagne.
Du temps du Général, il n’était pas question de se vendre aux Américains, aux Russes ou aux Allemands ou à qui que ce soit.
Je raconte tout cela car 90% de ceux qui vont lire cette Lettre n'étaient pas nés à cette époque.
Le CEA ( Commissariat à l’Énergie Atomique) était dirigé par un communiste (Frederic Joliot) et EDF (Électricité de France) par un gaulliste (Marcel Boiteux).
Quelques mois plus tôt de Gaulle avait nommé un communiste Ministre de l'Air (Charles Tillon) et un autre communiste au poste de Ministre de l'industrie (Marcel Paul), n'en déplaise à Michel Onfray qui parfois raconte de " grosses conneries". Tous deux avaient donné des gages de leur loyauté et de leur courage. Le premier était le chef national des FTPF et le second chef des résistants à Buchenwald, grand ami de Pierre Sudreau (plusieurs fois ministre et Maire de Blois) et Marcel Dassault auxquels il avait sauvé la vie.
Tout cela se passa bien jusqu’à l’élection de Giscard d’Estaing. Tout commença alors à se détériorer puis véritablement à s'aggraver avec François Mitterand et tous les Présidents qui suivirent.
La politique à long terme pour l'avenir du pays a laissé la place à la politique à court terme pour l'avenir des politiciens.
Les pro-européens et donc pro-américains ont pris le pouvoir et ont commencé à désindustrialiser la France au bénéfice de l'Allemagne et des USA pour en faire le " bronze-culs " de l'Europe.
On en est encore là aujourd'hui.
La connaissance technique, technologique, scientifique a laissé la place aux promesses, aux discours, à la démagogie, aux mensonges, à l'idéologie.
2 et 2 font 4 ?
- 2+2 ne font plus 4
- Le carré de l'hypoténuse n'est plus égal à la somme des carrés des cotés de l'angle droit.
- U n'est plus égal à RI
- 2H2 + O2 ne donnent plus 2H2O
En résumé l'opinion a remplacé le fait. La religion est devenue la règle.
On ne peut s'affranchir des lois de la physique:
Pourtant, nos politiciens (insoumis, socialistes, écologistes et LREM) justifient la fermeture de Fessenheim, l'installation des éoliennes et des panneaux solaires par la verdeur (ou pas) de ces technologies.
Ces technologies " vertes" sont vieilles comme le monde avec la marine à voile et les moulins à vent. Sauf que lorsque il n'y a pas de vent les bateaux restent au port et les moulins ne font pas de farine. Ya plus qu'à crever !
Il n'y a pas d'énergie verte. On ne peut ni créer ni détruire l'énergie, on ne peut que la transformer (loi de conservation).
Pour fabriquer une énergie, il faut obligatoirement en avoir déjà une.
" Rien ne se perd, rien ne se crée, tout se transforme " (Lavoisier).
Tout cela c'est de la physique, de la science, mais que peut on demander à des idéologues qui ne savent pas compter ?
Il faut aussi intégrer une règle physique immuable, le courant alternatif ne peut pas se stocker. C’est la raison pour laquelle la production est réglée en permanence (télérèglage) sur la consommation du pays.
Seul le courant continu peut-être stocké dans des batteries (lampe de poche ou voiture électrique). Et pour charger les batteries en courant continu, il faut du courant alternatif. Beaucoup de courant alternatif. On ne peut produire plus que ce que l'on consomme. On ne peut consommer plus que ce que l'on produit.
Quand toutes les voitures seront électriques (2035), qu'elles se brancheront sur le réseau tous les soirs presque à la même heure, il faudra 2,5 fois plus d'électricité que ce que nous consommons (et donc produisons) aujourd'hui. Il faudra multiplier par trois le parc de centrales nucléaires.
Eh oui camarades, les dures lois de la physique. Les faits sont têtus !
Il fera nuit, donc pas d'électricité solaire et si pas de vent (Il ya du vent utile seulement 25% du temps) le pays sera à l'arrêt. À l'arrêt pendant combien de jour ?
Entre le moment où on décide de construire une centrale et la production du premier KW, il faut 10 ans (quand tout va bien). Et cela fait 25 ans que les différents gouvernements ont empêché EDF de prendre la moindre décision.
Nous allons le payer très très cher.
La construction de Flamanville a été décidée après une longue période sans aucune construction de centrales. Les ingénieurs sont tous à la retraite et les entreprises privées ont toutes disparu faute de travaux. Framatome (constructeur, filiale d'EDF) a été complètement décimé. La France a perdu son savoir faire et sa main-d'oeuvre. C'est la cause majeure du retard de Flamanville. Tout reconstruire demande du temps, des hésitations, des erreurs.
Pas grave les écolos sont ravis.
L'entretien des Centrales:
Les Français consomment trois fois moins d’électricité l’été que l’hiver. C’est donc en été qu’EDF profite de l'arrêt de la moitié des centrales nucléaires pour effectuer des petites et des grosses révisions.
Une centrale, c’est comme une voiture, il y a des contrôles techniques systématiques, des changements de petits éléments avant qu’ils ne tombent en panne, mais aussi de gros travaux tous les 10 ans pour des éléments de sécurité même si ils sont toujours en bon état. C’est ainsi qu’en France, il n’y a jamais eu d’accident nucléaire.
Il faut dire aussi que le CHSCT a le pouvoir de faire arrêter la centrale s’il juge que le sureté nucléaire n’est pas assurée. La CGT (majoritaire dans les CHSCT) ne rigole pas avec la sureté.
Il arrive parfois que des pannes inattendues conduisent à arrêter la centrale pour réparer. Cela oblige EDF à disposer de moyens de production supérieurs à la plus forte consommation connue ou estimée. Il faut donc être en surcapacité pour que jamais les Français subissent une coupure de courant.
Vous connaissez une entreprise privée qui va investir des dizaines de milliards qui ne rapporteront des sous qu’en cas de problème ?
Seul le Service Public peut répondre a une telle logique économique. Cela s'appelle l'intérêt national, et cela coûte des sous.
Mais cela coûte encore beaucoup plus de sous et de vies quand on manque d'électricité.

Puissance installée:
88% de la production d’électricité est faite par les 18 centrales nucléaires françaises (et 53 réacteurs) réparties sur tout le territoire national.
Puissance fournie en été: Entre 28.000 et 30.000 MW
Puissance fournie en hiver: Entre 88.000 et 102.000 MW
Vous le savez, plus il fait froid plus il faut d’électricité.
Lorsque j’étais Chef de Bloc à la centrale de Montereau (entre Fontainebleau et Sens) je fabriquais de l’électricité avec du gaz. C’était dans les années 70. Un demi siècle.
A l’époque, en hiver, une chute de la température de 1°C obligeait EDF à produire 500 MW supplémentaires; la production doit équilibrer la consommation, sans quoi c’est la panne générale (19 Décembre 1978).
En passant de 0°C à -10°C , il fallait donc produire 5000 MW supplémentaires; soit à l’époque 8 réacteurs nucléaires de 600 MW.
Aujourd’hui, en 2022, en hiver, une chute de 1°C provoque une augmentation de la consommation (donc de la production ) de 2,4 GW (2400 MW), soit pour une baisse de 0 à -10°C de 24.000 MW soit l'équivalent de 13 centrales comme Fessenheim (1800 MW).
La pandémie a perturbé le programme d'entretien et de révision des centrales pendant les été 2020 et 2021. Tout n'a pas été fait comme prévu. Il y a actuellement des réacteurs toujours en cours d'entretien alors qu'ils devraient produire.
Le gouvernement a annoncé le redémarrage des deux dernières centrales à charbon du pays pour compenser en partie le manque de nucléaire.
Celles qui polluent " à donf ". Celle de Cordemais (1200 MW) et celle de Saint Avold (600 MW) soit un total de 1800 MW.
Tiens tiens exactement la puissance de Fessenheim.

Ils assassinent EDF:
On mesure aujourd'hui l'hérésie de la décision de fermer cette centrale qui fonctionnait parfaitement.
Elle va nous manquer cet hiver et les Français risquent de se voir privés d'électricité, car bien entendu les éoliennes ne fonctionnent pas quand il n'y a pas de vent et les panneaux solaires ne produisent rien la nuit et par temps gris.
Mais n'ayez crainte, nos écolos ne manqueront pas de nous dire que c'est de la faute au nucléaire.
EDF va acheter au prix fort (très fort) de l'électricité aux pays voisins pour limiter les dégâts. Cette électricité étrangère fabriquée avec du charbon, bien entendu.
Pire, le Gouvernement oblige EDF à vendre de l'électricité en dessous du prix de revient aux compagnies privées (une douzaine) pour qu'elles fassent du bénéfice et ne mettent pas la clé sous la porte. Ces entreprises privées ne possèdent rien, ne produisent rien, n'entretiennent rien, ne transportent rien. Elles ne font que sucer le sang d'EDF.
Que va t'il se passer lorsque qu'EDF sera au tapis et n'aura plus la capacité d'entretenir et d'investir ?
Le gouvernement n'a toujours pas répondu à cette question.
L'important c'est que les actionnaires s'en mettent plein les poches.
Voilà comment on assassine la première entreprise mondiale de production d'électricité qui fabrique le KWh le moins cher du monde (HT).

La stupidité des écolos
L’histoire ci-dessous se passe en Suède, au pays merveilleux de Greta, paradis des essais ahurissants du socialisme mastrichien et de l'écologie triomphants :
Un mélange d'eau et de glycol est chauffé pendant la nuit à l'aide d'un camion équipé d'un puissant brûleur fonctionnant au fioul.
À l'aube, 44 m3 d'eau à 60 degrés se trouvent dans les réservoirs et l'hélicoptère peut commencer à voler en navette vers l'éolienne dont les pales sont givrées (voir photo).
A chaque tour, il faut 850 litres de mélange à base de glycol (antigel très bon pour l'environnement comme chacun sait) dans un réservoir avec un pulvérisateur à moteur. Pour réussir le dégivrage, le débit doit être élevé et, tout au plus, tout le réservoir doit être pulvérisé en deux minutes.
Pour effectuer l'opération, trois personnes sont nécessaires. Un pilote d'hélicoptère, un opérateur qui contrôle le pulvérisateur et une personne au camion qui s'assure que l'hélicoptère peut remplacer rapidement le réservoir vide par un plein.
Les éoliennes sont bien sûr installées pour éviter d'utiliser des combustibles fossiles qui créent le réchauffement climatique, n'est ce pas ?
Seulement deux choses sont infinies: l'univers et la stupidité humaine (Albert Einstein)
En conclusion,
J'ai été un peu long (si peu ) mais cela fait plus d'un an que je ne vous avais pas titillé le cerveau.
Sachez qu'écrire devient de plus en plus difficile, même si j'ai toujours beaucoup de plaisir à le faire.
Vous allez en entendre de toutes les couleurs à la télé concernant le manque d'électricité, de la part de nos " journalistes à furoncle fessier " qui comme d'habitude parleront beaucoup sur un sujet qu'il connaissent si peu. Ils vont affirmer de grosses bêtises car au CFPJ on n'apprend pas les lois de conservation de l'énergie de la physique et de la chimie.
Si vous avez lu, et peut-être relu cette Lettre, vous pourrez remarquer qui ment et surtout, pourquoi il ment.
Vous constaterez que je me suis abstenu d'écrire cela en écriture inclusive comme le font certain.e.s dégénéré.e.s, inspiré.e.s par les intellectuel.l.e.s Américain.e.s givré.e.s.
Et pour finir, je vous souhaite pour cette nouvelle année, tout ce que vous vous souhaitez.
Daniel
J'oubliais:
Un petit bout de ma culture:
Ne vous moquez pas. Essayez d'aller jusqu'au bout.
:-)
El Agua del Avellano
https://www.youtube.com/watch?v=4wetzjMC0d0